Lorsqu’on veut travailler à l’étranger, la question la plus importante est celle du visa. Nous sommes encore un peu nostalgiques de nos expériences de travail dans des pays l’Union Européenne, où cette question ne se pose même pas… mais ce n’est pas aussi simple dans le reste du monde. Nous nous imaginions que les États-Unis étant une terre d’immigration il serait plutôt facile d’y émigrer. Et bien, pas du tout.
Le truc avec les États-Unis, c’est qu’il n’est pas possible de s’y rendre pour trouver du travail sur place: le pays ne propose pas de visa working holiday (le permis vacances travail, qui existe par exemple en Australie et au Canada), et il est illégal d’y chercher du travail avec un visa touriste. Les États-Unis ne rigolent pas avec cette politique et, pour le coup, ils ont les moyens de l’appliquer. Donc pour vivre et travailler aux USA, règle n°1, il faut un visa.
Il y en a toute une ribambelle, qui se divise en deux types:
1) Immigrant-visa
C’est un visa de résident permanent, aux Etats-Unis c’est la fameuse « green-card ». Il y a différentes façon de l’obtenir, par exemple on peut épouser un américain, ou gagner à la loterie. La loterie est organisée tous les ans en octobre aux Etats-Unis, elle est gratuite (55 000 heureux par an).
2) Non-immigrant visa
Ce sont des visas temporaires, donc limités dans la durée, mais qui peuvent être renouvelables. Il y en a tout un tas, mais alors, vraiment un paquet. Parmi les cas de figures les plus connus:
– Stagiaires, post-docs et VIE
C’est le visa J1. Il n’est pas soumis à quota et peut s’obtenir à n’importe quel moment de l’année. Sa durée est de 18 mois pour les stagiaires/VI. L’époux/épouse obtient automatiquement un J2 qui donne le droit de travailler.
– La mutation professionnelle
La compagnie pour laquelle vous travaillez possède une branche aux USA? Avec un peu de chance, vous pouvez vous y faire muter avec un visa un L1. L’époux/épouse obtient automatiquement un L2 qui donne le droit de travailler. Le visa est lié à l’employeur donc en cas de démission ou licenciement le visa est révoqué. Le L1 n’est pas soumis à quota et s’obtient à n’importe quel moment de l’année.
– Se faire embaucher par une entreprise américaine
Pour cela, un sésame: le visa H1B. Pour l’obtenir il faut trouver un poste aux USA qui réponde à plusieurs critères (une rémunération minimum notamment) et que l’entreprise accepte de vous sponsoriser, c’est à dire de demander un visa pour vous. Il y a deux obstacles majeurs pour l’obtention de ce visa. 1) Il faut que l’entreprise accepte de vous sponsoriser, c’est long et couteux pour elle, donc ça n’arrivera que si elle ne peut pas embaucher un candidat américain pour le poste 2) Le visa H1B est soumis à quota. Le gouvernement américain en délivre autour de 70 000 par an, pour le monde entier. L’ouverture de l’examen des dossiers a lieu à partir du 1er avril, et ces dernières années le quota a atteint en quelques jours (le gouvernement a du tirer au sort les dossiers sélectionnés). Le visa du conjoint, le H4, ne donne pas le droit de travailler.
Nos visas
Pour notre part, après nous être renseignés sur les modalités d’immigration aux USA, nous avons choisi… de laisser tomber. Les possibilités de gagner une carte à la loterie ou de nous faire sponsoriser tous les deux un visa nous paraissaient plus que minces, nous avons donc choisi de partir au Canada avec un working holiday. Nous étions donc en train de remplir nos dossiers pour le pays de la poutine, quand Gildas a été contacté par un cabinet de chasseurs de têtes. On lui proposait de candidater pour un poste à New York, dans une entreprise française ayant des bureaux là-bas. Après plusieurs entretiens, Gildas a eu le job!
J’ouvre ici une petite parenthèse. Je suis consciente que se faire contacter par un chasseur de tête avec « coucou, ça vous intéresserait un poste à New York? » ça fait un peu cadeau du ciel. C’est sûr qu’il y a un facteur chance mais ça ne tombe pas complètement de nulle part non plus: Gildas était en recherche active d’un poste à l’international, il est dans un domaine très porteur (l’informatique) et son profil est suffisamment rare pour qu’il y ait un déficit de candidats potentiels aux USA. Pour ma part, et je ne sais pas pour vous, j’ai à peu près autant de chance de recevoir un mail d’un chasseur de tête que de croiser une licorne en allant au supermarché. Fin de la parenthèse.
Une fois Gildas embauché, notre départ aux USA est loin d’avoir été immédiat. Il a fallu:
1) revenir pendant un an en France, pour pouvoir obtenir le visa L1 (car il faut 1 an d’ancienneté dans l’entreprise pour l’obtenir).
2) nous marier! Eh oui, les USA ne reconnaissent pas le concubinage, il n’est pas possible d’obtenir un visa conjoint sans mariage.
Au bout d’un an, l’entreprise de Gildas a lancé les démarches pour un visa… E1. Rien à voir avec le visa L1, c’est techniquement un visa d’investisseur, mais qui peut être utilisé pour des mutations sous certaines conditions.
Une fois les démarches lancées, l’obtention du visa a pris, dans notre cas, environ 4 mois. Ce qui nous a alors laissé le temps de faire toutes les démarches liées à une expatriation.
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