A 24km au nord-est de Tana se trouve Ambohimanga, le site historique le plus important de Madagascar. Ambohimanga est une colline et une place forte royale traditionnelle (rova) classée au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est le berceau du royaume et de la dynastie Merina, qui a fait de Madagascar un État moderne. Le site est associé à des valeurs identitaires et émotionnelles très fortes à Madagascar.
Un peu d’histoire
Madagascar n’est séparée de l’Afrique que par le canal de Mozambique, à peine large de 500 kilomètres, mais son peuplement doit peu à ce continent. C’est d’ailleurs être sûr d’insulter un malgache que de le qualifier d’africain. La plus grande partie des habitants de Madagascar sont arrivés il y a 2000 à 3000 ans sur des pirogues en provenance d’Asie du sud-est, après avoir traversé tout l’océan Indien. Les premiers arrivés, malais ou indonésiens ont occupé les hauts plateaux du centre où ils ont introduit la riziculture irriguée en terrasse (encore aujourd’hui le riz est l’aliment de base à Madagascar). Leur communauté est appelée Merina (ou Imerina). Eux-mêmes s’appellent aussi Hova. Plus tard sont arrivés des navigateurs de Mélanésie, apparentés aux Kanaks ou aux Papous, qui ont occupé les autres régions. L’’île est longtemps divisée en royaumes, sur une base tribale, jusqu’à ce qu’en 1787 le royaume, Merina unifie Madagascar sous son autorité.
Le site d’Ambohimanga.a été une place politique importante au début du 18ème siècle quand le Roi Andriamasinavalona (1675-1710) a divisé le Royaume Mérina en quatre parts et a choisi son fils Andriantsimitoviaminiandriana pour gouverner la partie nord-est, appelée Avaradrano, depuis sa nouvelle capitale Ambohimanga. Capitale religieuse et ville sainte du royaume de Madagascar au XIXe siècle, la colline royale était le lieu d’enterrement de ses souverains. Le site est encore aujourd’hui au cœur des pratiques religieuses de beaucoup de malgaches et constitue une mémoire vivante de la religion traditionnelle.
Devant l’entrée, une immense pierre sert pour les sacrifices de zébus…qui ont encore lieu aujourd’hui. A Madagascar, le zébu accompagne toutes les étapes de la vie des habitants, quel que soit leur groupe ethnique d’appartenance. Naissance, circoncision, fiançailles, mariage et funérailles sont autant d’occasion de sacrifier, d’échanger, ou de consommer des bovins.
A l’intérieur, la cité royale proprement dite comprend deux palais et un petit pavillon, une fosse à bœuf, deux bassins sacrés et quatre tombeaux royaux.
Ici, les palais d’été des reines : deux bâtiments en bois avec étage ou venaient séjourner les reines Ranavalona I et Ranavalona II.
Le palais royal était entouré de 7 portes, dont l’une des plus grandes demeure intacte. Une gigantesque pierre bloquait l’entrée:
Le mur d’enceinte est un » Tamboho Ntaolo » un mur séculier des hautes Terres centrales. Ces murs étaient fait avec l’alliage d’œufs et de bouse de zébus qu’il fallait macérer et piétiner durant des longues journées ou même des mois.
Le petit village où se trouve le site d’Ambohimanga est ultra paisible et agréable:
Je ne sais pas si c’est juste moi mais je trouve qu’il a un air de petit village français d’autrefois….
Après avoir visité le principal site historique du pays, ma prochaine étape sera la découverte des richesses naturelles de l’île avec l’incroyable faune et flore du parc national Andasibe-Montadia.
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