Après la Fortuna, nous mettons le cap sur la réserve naturelle de Monteverde. Nous traversons d’abord le lac Arenal par bateau, l’occasion de découvrir de très belles vues sur le volcan:
Après la traversée, nous reprenons le bus. Les routes menant à Monteverde ont la réputation d’être les pires du pays, et nous pouvons confirmer que ce n’est pas usurpé. Pour nous rendre jusqu’à Santa Elena, ville qui sera notre point de chute pour 3 jours, nous avons emprunté des chemins où la vitesse de pointe était de l’ordre de 15km/h. D’après la plupart des Costaricains que nous avons rencontrés, les routes seraient en mauvais état par stratégie des habitants: ceux-ci auraient fait pression auprès des autorités pour que les routes ne soient jamais améliorées afin de contenir l’afflux touristique. Un guide que j’ai rencontré m’a présenté une version différente: le but serait surtout que les touristes qui viennent visiter Monterverde ne puissent pas repartir le jour même et soient donc obligés de dormir et loger sur place, faisant vivre un peu l’économie locale. Quelque soit la raison, les routes sont vraiment pourries.
Monteverde est un coin intéressant pour plusieurs raisons. Tout d’abord, c’est là qu’aurait été inventé le ziplining (ou tyrolienne), initiallement pour permettre aux chercheurs de se déplacer rapidement au-dessus de la canopée. C’est maintenant une activité touristique ultra développée, à laquelle se prêtent la majorité des visiteurs du Costa RIca. En bons touristes, nous avons donc nous aussi fait notre tour de ziplining. Gildas n’était pas ultra motivé mais comme d’habitude, j’ai lourdement insisté, et pour le coup nous n’avons pas été deçus. Le tour a duré 4h, ce qui était juste ce qu’il faut. L’expérience était vraiment impressionante, avec des lignes qui faisaient jusqu’à 1km de long, et des vues incroyables sur la forêt. Comme j’ai une tendance au vertige je me suis copieusement maudite d’avoir insisté pour faire ça, mais au final j’ai fait tout le parcours (même le « tarzan swing », pour lequel il a juste fallu me pousser un peu)! Par contre je pense que nous ne risquons plus de refaire de ziplining avant un bon moment, après le Costa Rica, toutes les autres expériences risquent de nous paraitre un peu fades…
Mais la principale attraction de Monteverde reste sa forêt. Pour info, il existe trois types de forêts tropicales (Pauline B, reprend moi si je me trompe!):
– la forêt tropicale humide ou forêt équatoriale (rainforest), avec une végétation haute et dense, un climat chaud et très humide.
– la forêt de nuages (cloudforest), généralement située entre 1000 et 3000 mètres d’altitude. Elle baigne dans une brume quasi-permanente, ce qui fait que les températures y varient peu, il y a peu de lumière et l’atmosphère est saturée en eau
– la forêt tropicale sèche (dryforest), qui est la plus répandue dans les tropiques.
Nous avons vu ces trois types de forêts au Costa Rica; mais à Monteverde, on trouve des forêts de nuages, et ça donne ça:
Monteverde est aussi très célèbre chez les amateurs d’ornithologie car on peut y voir énormément d’oiseaux, dont le mythique Quetzal resplendissant. Nous avons croisé un paquet de touristes suréquipés (matériel photo, jumelles) qui avaient l’air de n’être là que pour ça. Nous on a vu quelques oiseaux qu’en toute honnêteté je n’ai pas trouvé très intéressants, et aucun Quetzal, mais on a fait de belles randos! Pour info, c’est aussi à Monteverde qu’on trouve le plus grand nombre d’espèces d’orchidées au monde.
Outre Monteverde, il existe une deuxième réserve, bien moins visitée: Santa Elena (je n’ai pas bien compris pourquoi parce que c’est vraiment la même chose que Monteverde), ainsi que la Forêt éternelle des enfants, une forêt achetée par des enfants qui se sont chargés de la préserver (un très, très beau projet)
Chose intéressante, la commune de Monteverde a été fondée par des Américains, plus précisément des Quakers. Les Quakers font partie d’une secte d’un mouvement religieux fondé en Angleterre et issu du christianisme, autrement appelé « la Société religieuse des Amis ». Le pacifisme étant un des fondements du mouvement, de nombreux quakers se sont retrouvés objecteurs de conscience, notamment pendant la Guerre de Corée, ce qui a conduit plusieurs d’entre eux en prison. Suite à cet évènement, quelques familles de quakers ont quitté les USA pour s’installer au Costa Rica, un des rares pays au monde ayant aboli son armée, et ont ainsi fondé la commune de Monteverde.
Nous avons notamment rencontré un quaker qui venait de recueillir un bébé paresseux blessé dans la forêt:
A défaut de repérer des oiseaux intéressants, nous avons pu voir un grand nombre de grenouilles à Monteverde (pendant la nuit, parce que ça marche mieux):
Et surtout, la grenouille aux yeux rouges! Elle est sur tous les guides du Costa Rica, j’étais donc très contente d’en avoir MA photo…
C’est à Monteverde que Gildas tombera malheureusement malade de la dengue. L’occasion donc de visiter le service des urgences de la ville. Cinq minutes de consultation pour nous dire ce que nous savions déjà: oui, c’est la dengue, et non, on ne peut rien faire (et hop, ça fera 100 dollars). Gildas a donc passé deux jours entiers au lit, à peu près incapable de se lever…
Pour résumer, nous avons vraiment bien aimé Monteverde (même si à choisir je n’y aurais pas forcément passé 3 jours, mais là on avait pas tellement le choix). C’est un bon résumé du Costa Rica: une nature superbe, intouchée mais paradoxalement très aménagée: pour accéder aux réserves de Monteverde il faut payer un droit d’entrée (et à 17USD pour voir une forêt, il faut quand même être un peu motivé), et on peut ensuite se balader sur des sentiers de randonnées qu’on pourrait qualifier d’autoroutes par comparaison avec ceux de la Dominique. Le public visé est apparement la gentille famille américaine, pas l’amoureux des grands espaces qui veut sortir des sentiers battus.
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