Alors, ce Rio céleste, c’est toute une histoire. C’était LE coin que je voulais voir en venant au Costa Rica, pour une raison toute bête. C’est à cause d’un éphéméride, qui m’a été offert à Noël il y a deux ans par le père de Gildas (Bruno si tu me lis, merci!). J’aime beaucoup cet éphéméride, qui présente une photo d’une destination différente tous les jours (je l’ai d’ailleurs ramené avec moi en Dominique). Avant que nous partions vivre aux Antilles, il trônait sur mon bureau, à mon travail à Paris. Tous les matins en arrivant j’en tournais une page, je regardais la photo du jour, et la journée ne commençait pas si mal. Je me souviens d’avoir vu la photo du Rio Céleste un jour où le temps était particulièrement immonde (comme bien souvent à Paris, me direz-vous), et mon open space encore plus déprimant que d’habitude. J’avais eu une vraie surprise en voyant la photo, j’étais très étonnée qu’un truc aussi incroyable existe quelque part et que je ne l’apprenne que maintenant (mais ça c’est un truc qui m’arrive régulièrement, et c’est quelque part rassurant). Je m’étais donc mis dans un coin de la tête qu’un jour, j’irai voir le Rio Céleste.
Le Rio Céleste est, selon le Lonely Planet, « an easy day trip from Libéria ». Eh ben pour le coup, le Lonely Planet se plante en beauté. J’ai rarement autant galéré pour faire une visite. Je vous épargne les détails, mais il nous a finalement fallu trois jours, un paquet de dollars, et des heures passées dans des transports en commun/pickups de cowboys pour réussir à atteindre le Rio Céleste. Ce « easy day trip », je m’en souviendrai. Mais les meilleures choses se méritent…
Alors qu’est ce que c’est, ce Rio Celeste? Comme le nom l’indique, c’est une rivière. Elle coule à proximité du volcan Tenorio dans le Tenorio National Parc, qui protège 31 000 acres de forêt humide primaire. Une fois arrivés à l’entrée du parc, il nous a été demandé de prendre un guide, car sans cela nous aurions trop de chance de nous perdre. C’était une vaste blague, puisque comme souvent au Costa Rica, le chemin de randonnée étant une vraie autoroute, il n’y a à peu près aucun moyen de se perdre même en y mettant beaucoup de bonne volonté.
Notre « guide » était très sympa, mais n’a pas été particulièrement utile, d’autant qu’il venait apparement ici pour la première fois: j’ai dû lui expliquer l’itinéraire plusieurs fois. Il n’était pas non plus au meilleur de sa forme, et nous avons fait un certain nombre d’arrêts où nous faisions semblant d’observer la nature pour le laisser reprendre son souffle. En tout cas la balade a eu l’air de lui plaire, il a pris autant de photos que nous!
Notre premier arrêt, et notre première rencontre avec le Rio Celeste: la cascade du Rio Celeste!
Vous l’aurez compris, la célébrité du Rio Celeste tient à l’incroyable couleur de son eau. Une légende locale sympa explique cette couleur: quand Dieu eut fini de peindre le ciel, il lava ses pinceaux dans le Rio Celeste. Belle idée, non? Plus prosaïquement, cette coloration bleue est en fait le résultat d’une réaction chimique entre du soufre et du carbonate de calcium.
Nous avons ensuite remonté la rivière, en passant par un petit lac:
Nous avons traversé plusieurs fois le cours du Rio Celeste:
Pour finalement arriver au coin que je voulais le plus voir (celui qui était en photo sur mon éphéméride!): l’endroit où le mélange se fait entre le soufre (présent dans le fond de la rivière), et le carbonate de calcium (qui rejoint la rivière à partir d’un petit ruisseau). Cet endroit s’appelle tenidores (les teinturiers en français). Et je n’ai pas été déçue, c’était spectaculaire:
J’ai raconté au guide l’histoire de mon éphéméride, parce que j’avais envie d’en parler, et parce que je me suis dit que ça lui ferait plaisir de savoir qu’il y a des gens de l’autre côté de l’Atlantique qui rêvent dans leur open space de voir le coin où lui a vécu toute sa vie. Effectivement mon histoire lui a plu et il m’a dit « c’est ton rêve qui se réalise ». Je ne lui ai pas dit que des rêves de voyage, j’en ai un nouveau toutes les semaines…
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