Chaco Culture National Historic Park
Notre premier arrêt au Nouveau-Mexique sera le Chaco Canyon, qui compte un ensemble de 3 600 sites archéologiques appartenant à la culture Anasazi (membres des Premières Nations du sud-ouest de l’Amérique du Nord). Le site est inscrit au patrimoine mondiale de l’Humanité mais il n’est pas pour autant très visité, et il est étonnamment difficile d’accès.
Il nous faut 3 heures de route pour nous y rendre depuis Albuquerque : on a oublié de faire le plein d’eau et de nourriture avant de partir – ce qui n’est pas bien malin dans les grands espaces américains: on ne passe d’ailleurs pas un seul commerce. La route se transforme en chemin de terre quand on approche du site, et il n’y a pas une âme… On est finalement bien contents d’arriver au Visitor Center du parc, où l’on se ravitaille en eau et en « vivres » (c’est a dire deux paquets de cacahuètes qui traînaient dans la boutique du musée). On part ensuite explorer le site :
Chaco Canyon est considéré comme le plus important site archéologique précolombien au nord du Mexique. Il a connu son apogée du IXᵉ au XIIIᵉ siècle de notre ère en tant que carrefour commercial et place religieuse. Aujourd’hui, les actuelles tribus hopis et pueblos considèrent la vallée comme un territoire sacré et perpétuent oralement les récits de leurs ancêtres.
Le site comporte plusieurs « kivas », comme ici la grande kiva de Chetro Ketl. La kiva est une pièce ronde et enterrée. Sur son sol, on trouve au centre de la pièce un petit trou bouché par une pièce de bois que l’on ouvre durant les rituels. Les kivas servaient de chambre de cérémonie mais également pour les réunions ou pour stocker des marchandises. Très peu de kivas ont conservé leur toit, composé de poutres et d’argile.
Pueblo Bonito est le plus grand et le plus beau village de Chaco Canyon. Il a été construit entre 850 et 1150 et était le centre névralgique de la région et de toute la culture Chacoan. C’était un lieu de cérémonie mais aussi un site administratif et une grande place de commerce (et de stockage). Marchands et astronome se retrouvaient ici. Une part infime était réservée aux habitations. Sur plus de 12 000 m2 et pas moins de 5 étages, le village abritait 600 pièces, 2 grandes places et des dizaines de kivas.
La taille du site le rend un peu difficile à appréhender, mais une maquette du musée permet d’avoir une bonne image de l’ensemble:
Durango
Après la visite du Chaco Canyon on continue ensuite la route jusqu’au Colorado, à Durango, où l’on passe la nuit dans une adorable petite cabane dans les bois :
Durango était une ville carrefour de l’Ouest américain, sur le passage du Denver & Rio Grande Western Railroad, un chemin de fer établi en 1870 qui traversait les montagnes Rocheuses. En 1882, une nouvelle portion du chemin de fer, le Durango & Silverton Narrow Gauge Railroad, a été ouverte pour faciliter le transport de l’or et de l’argent depuis les mines des San Juan Mountains, juste au nord de Durango. La population grandit et la ville se développe alors de manière considérable. Lorsque le phénomène de la Ruée vers l’or s’essouffle et que de nombreuses villes de l’Ouest se meurent, Durango parvint à survivre en devenant une destination touristique. C’est aujourd’hui une petite ville mignonne, mais dont on fait rapidement le tour.
On prend un petit déjeuner dans le Diner local, et on repart ensuite sur la route vers un des sites majeurs de la region : Mesa Verde National Park.
Mesa Verde National Park
Le Mesa Verde (« plateau vert » en espagnol) est un vaste plateau recouvert d’épaisses forêts qui s’élève au-dessus des vallées avoisinantes. Il abrite les habitations troglodytes les mieux préservées des États-Unis, sauvegardées au sein d’un parc national.
Les Anasazis se sont installés à Mesa Verde vers 550 ap. J.C. La construction d’habitations sous la roche du plateau leur a alors permis d’échapper aux chaleurs extrêmes de l’été, de se protéger des ennemis, et de conserver de façon efficace leurs provisions.
Cliff Palace est le site le plus spectaculaire de Mesa Verde. Installé dans une grotte de 100 mètres de long sur 27 de profondeur et 18 de hauteur, ce village construit et agrandi entre 1190 et 1260 (les poutres retrouvées sur place ont permis de dater le bois), comprenait 150 pièces et 23 kivas. Environ 100 à 120 personnes vivaient ici, avant que le village ne soit abandonné vers 1300, sans doute suite à de longues périodes de sécheresse qui ont entraîné famine et forte mortalité, notamment chez les enfants. Cliff Palace n’est ouvert qu’en été a la visite, nous nous sommes donc contentés de l’observer de loin :
Balcony House (vu depuis le Soda Canyon overlook) est l’une des autres principales habitations troglodytiques du parc. Elle est beaucoup plus petite que Cliff Palace : seulement 40 pièces – destinées à 40 ou 50 personnes – et deux kivas). C’est l’habitation la plus difficile d’accès : 5 échelles à grimper, dont une de près de 10 mètres, des marches taillées dans la roche, et pour ressortir, il faut ramper dans un tunnel très étroit de 4 mètres de long. La visite est obligatoirement encadrée par un ranger et n’est possible que de fin mai à la mi-octobre.
On regrette un peu d’être venus hors-saison et donc de ne pas avoir pu visiter directement les habitations troglodytes, mais la découverte valait quand même largement le voyage!
2 Comments
Quels sites surprenants et magnifiques !! Excellents commentaires et belles photos !! Merci …
Merci à toi Manou!